Âmes soeurs
Tels de délicats flocons de neige, les pétales des fleurs de cerisiers recouvraient les champs alentours, déjà emplis d'une multitudes de teintes printanières.
La joie de vivre ravivait le coeur de chacun après un hiver rigoureux.
Le parfum des grappes mauves de glycine qui serpentaient sur les treilles était enivrant.
Mais elle, ignorait cette beauté, comme les rires de ses camarades.
Elle ne comprenait pas pourquoi ce bonheur ne l'envahissait pas, pourquoi elle ressentait ce vide, ce manque au fond d'elle, que nul plaisir à sa portée ne semblait pouvoir combler.
Elle n'était pas malheureuse, rien n'aurait pu le justifier, mais son âme réclamait quelque chose qu'elle ne pouvait satisfaire, une souffrance silencieuse.
Elle porta son regard vers le lointain, laissant les rayons de l'astre diurne réchauffer son visage et son être.
Ses yeux étaient tournés vers l'horizon, presque indissociable des lourds nuages noirs.
Le tonnerre gronda au loin.
La pluie tombait drue à présent, s'immisçant dans tout son corps, lui glaçant les os.
Mais il ignora cette gêne, tout comme le champ de bataille autour de lui : la fumée, le sang et les morts.
Il tenait fermement son épée en main, comme pour s'assurer d'être toujours en vie, car son âme était désemparée, son esprit vidé.
Il avait pensé que le combat aurait été la seule chose qui lui restait, et qui pourrait combler ce manque. Il aurait souhaité ne jamais en finir, ou peut-être y mourir.
Mais au plus profond de son coeur, une flamme demeurait ardente, un espoir qu'il ne comprenait pas. Comme si un destin différent lui était accordé, mais qu'il ne savait pas comment l'atteindre.
Deux âmes soeurs se cherchent, et seul l'avenir saura les réunir.
Aussi difficiles seront les épreuves, aussi longue sera la route, aussi improbable sera la rencontre : deux âmes soeurs se cherchent, et un jour se trouveront.
Alors seulement elles combleront ce manque qu'aucune ne comprenait.
Deux âmes soeurs se cherchent, et ensemble ne feront plus qu'un.
>Hyunkel<